Thassos

THASSOS, le tourisme du nord
                                                      Par Sabine

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A Thassos, le marbre est partout : anciennes carrières qui bordent le rivage, exploitations encore en activité à l’intérieur de l’île, plages de marbre blanc, vestiges antique du port d’embarquement et …. bordures de trottoir en marbre!

Le marbre est donc la dernière richesse minérale exploitée sur l’île. Mais depuis l’Antiquité, elle dut sa prospérité aux gisements d’or, de fer, de cuivre et de plomb argentifère. Elle fut même célèbre pour son vin noir.

   Son autre richesse, étonnante pour une île grecque, est l’étendue et la diversité  de ses forêts. Les pins, chênes, châtaigniers, platanes s’étendent sur les flancs de montagne  dont les sommets dépassent les 1000 m d’altitude et dispensent une fraîcheur tout à fait bienvenue en cette fin juin. C’est là, sur les hauteurs de Thassos que nous avons trouvé le plus de dépaysement et de bien-être. Les petits villages de montagne (Panagia, Sotiras et notre préférée, Megalo Kazaviti) offrent chacun à leur manière une part d’authenticité avec leurs maisons à l’architecture traditionnelle influencée tantôt par le style ottoman, tantôt par les Balkans. Les toits sont faits de lauzes, d’ardoises, les balcons de bois, les étages supérieurs sont en surplomb, les cheminées massives témoignent d’hiver rudes tout comme les tas de bûches adossés aux murs. Après avoir crapahuté dans les ruelles et sur les chemins environnants, on s’assied tout simplement sur la place du village, à l’ombre des gigantesques platanes pour regarder les enfants qui jouent dans l’eau des fontaines, les vendeurs qui installent leur boutique, les anciens qui sirotent leur café au kaféneion  avec la sensation qu’ici le temps s’écoule à l’envers.

 A Potamia  nous poussons la porte d’une belle demeure restaurée qui abrite le musée Vagis consacré à l’œuvre du sculpteur et peintre Polygnotos Vagis, enfant du village, connu pour ses sculptures et créations mythiques représentant des oiseaux, poissons, tortues et personnages façonnés dans la pierre. Par après, une  petite route nous mène à Théologos. 

 L’ancienne capitale de l’île, dissimulée dans l’arrière-pays pour échapper aux attaques des pirates, est aujourd’hui un gros bourg qui vivote autour de quelques tavernes réputées pour leurs chevreaux à la broche, d’un petit musée de la vie rurale et de la statue de Metaxa Hatzigeorgio, le président révolutionnaire de l’île qui mena campagne contre l’occupant turc. Avec un prénom pareil, René l’a trouvé très sympathique…
Non loin de là se trouve « Moni Archangelou Michail », un monastère cossu surplombant la mer en offrant une vue à couper le souffle et dont la particularité est de posséder une relique précieuse, en tous cas pour les croyants, à savoir un clou de la Croix !

Une fois redescendu au niveau de la mer, ce sont les superbes plages de sable aux parasols multicolores  qui attirent les premiers touristes de la saison. Ils sont pour la plupart Bulgares, Roumains, Serbes ou Grecs du continent, bien sûr, qui n’ont qu’à prendre un des nombreux ferries qui relient Kavala ou Alexandroupolis au port de Thassos. Parmi les plus belles plages on ne citera que Skala Potamia, Chrysi Amoudia ou Alyki avec ses blocs de marbre blanc immergés. Mais il en existe des dizaines d’autres aux couleurs  « lagon ». C’est peut-être à Thassos que les plages sont les plus belles.

Notre bateau est amarré au port de Thassos aussi appelé Nea Limani . C’est le cœur de l’île, le port d’où on arrive et d’où on part, une localité agitée et vivante dont le quartier le plus charmant est l’ancien port.  L’intérêt réside dans les vestiges de la cité antique disséminés au cœur de la ville et sur les hauteurs. Nous nous intéressons donc à l’histoire de cette île habitée depuis l’âge de pierre qui devint dans l’Antiquité le siège d’un empire maritime très influent. Nous partons donc « à la fraîche » pour découvrir ces vestiges intéressants décrits dans notre guide. Malheureusement, toutes ces ruines sont envahies par la végétation et les autorités locales n’ont pas l’air d’attribuer beaucoup d’intérêt à l’entretien de ce site très étendu et représentatif de la période antique. Il reste pourtant beaucoup de vestiges intéressants. Des portiques ou stoas, des temples, les fondations d’une basilique, une agora qui couvrent une zone étendue derrière les fondations de l’ancien port devenu un petit port de pêche pittoresque.

 Intrigués par cette première visite, nous poussons notre périple dans le temps et entamons la montée vers l’Acropole. Le début du parcours est bien aménagé : panneaux, escaliers en marbre et nombreux réverbères. Nous arrivons au superbe théâtre hellénistique qui surplombe la baie. Pas de chance, le site est fermé pour restauration et c’est derrière les grillages que nous profitons de la vue magnifique.

Toujours plein d’enthousiasme, nous continuons notre escalade sur un chemin envahi de végétation qui se détériore passablement avec les  réverbères comme seul point de repère pour arriver au sommet de la colline. C’est là, sur le site du temple d’Apollon que s’étendait la citadelle antique occupée successivement par les Romains, les Vénitiens, les Byzantins et les Génois. Les différentes époques et reconstructions sont bien visibles, nous trouvons même un bas-relief bien dissimulé. Puisque nous y sommes, nous poussons encore plus loin notre découverte archéologique vers le temple d’Athéna, protectrice de la ville, et le sanctuaire de Pan. Il ne reste que des fondations imposantes et la mémoire de nos ancêtres qui savaient incontestablement choisir des endroits magnifiques pour s’implanter et vénérer leurs dieux.

Notre escale à Thassos nous a permis de nous immerger dans l’histoire antique, de nous mettre « au vert » et au « frais » sur les hauteurs et de profiter de l’eau claire de petits lagons, je crois pouvoir dire que c’est une belle destination même si elle est courue !!