• Athènes

    ATHENES,                                 Par René 
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    Athènes

    Athènes

    2 vues depuis la colline du Lycabette

    4 jours à Athènes, c’est à la fois peu et beaucoup.
    Peu car Athènes ne s’apprivoise pas facilement et beaucoup car sa découverte est éreintante. Nous avons bien sillonné  et bien aimé Athènes mais nous avons mis quelques jours à nous remettre de son atmosphère bouillonnante…
    Athènes, berceau de la civilisation occidentale, s’étend à perte de vue et concentre plus du tiers de la population grecque et un dédale de réalités.
    Nous avons eu de la chance avec le temps qui était clair (il y a souvent une chape de brume) et ensoleillé et nous avons pu filmer et photographier à notre guise.

    Tout commence pour nous au port de Batsi sur l’île d’Andros. Une belle cité balnéaire un peu trop touristique à notre goût mais où nous avons la chance (on verra dans le chapitre Andros que ce n‘était pas vraiment une chance) une place le long du quai (donc pas de risque qu’un autre bateau décroche notre ancre). En outre, c’est gratuit !
    Maintenant il nous faut rejoindre Athènes. ¼ d’heure de bus jusqu’au port de Gavrion puis un gros ferry qui nous mène en 2 H jusqu’au port de Rafina puis 1H ¼  de bus jusqu’à la gare routière puis ½ H de marche jusqu’à notre hôtel palace à 35 euros la nuitée.
    Ouf !

    Notre "palace" se trouve dans le quartier Omonia, un quartier bruyant, gris et triste mais à 50 mètres de la station de métro. Celui-ci fonctionne très bien et nous l’emprunterons très souvent. Notre hôtel se trouve aussi tout près du musée archéologique national et comme le temps est à l’orage, nous allons nous y abriter.
    Ce musée est incontournable. Ses richesses comportent près de 12.000 pièces exposées ! Nous allons donc synthétiser et nous concentrer sur les merveilles les plus remarquables comme le masque en or D’Agamemnon ou encore la plus grande idole cycladique connue qui fait 1,52 m. Il y a également de splendides « kouros » qui arborent tous un léger sourire, le « sourire archaïque ».

     

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    le masque d'or Agamemnon                                              l'idole cycladique de 1,52 m

    Athènes

    le sourire archaique du kouros

     Athènes

    une koré

    Ou encore le Poseidon de l’Artemision, une magnifique statue de bronze (460 av.JC) qui représente le dieu brandissant son trident. Un peu plus récent, le Jockey de l’Artémision est une œuvre en bronze dotée d’un réalisme incroyable où l’on remarque l’effort du cheval et la fougue de l’enfant cavalier.
    Terminons ce tour très succinct par les découvertes faites à Akrotiri (cf. article sur Santorin) par 3 belles fresques témoignant de la civilisation minoenne :
    les Antilopes, le Boxeur et surtout le Printemps.

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    Poseidon de l'Artemision                                                La déesse Athéna

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    le jockey de l'Artemision

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    les "antilopes"                                                      le "printemps"


    En avant-soirée, au moment où la lumière devient magique, nous grimpons suant eau et sel jusqu’à la colline de Philopappou d’où l’on jouit d’un point de vue remarquable sur le site emblématique d’Athènes, l’Acropole.
    Le site majestueux de L’Acropole est par ailleurs souvent visible, au détour d’une ruelle, quel que soit le quartier dans lequel on se trouve…

     

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    vue de l'Acropole depuis la colline de Phillipapou

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    vue depuis l'Aéropage

    En soirée, nous allons flâner dans le quartier le plus pittoresque d’Athènes, Plaka. Se balader dans le lacis de ruelles de Plaka en pensant que la Grande Ville est tout autour donne envie de siffloter. Mais ne rêvons pas, il y a là certainement autant d’étrangers que de Grecs.
    Beaucoup de tavernes, de restaurants et beaucoup de rabatteurs. Trouver un bon resto dans ces conditions nécessite un bon guide pour ne pas être déçu. Merci au Routard.

    Athènes

    Athènes Athènes

    e lendemain, de très bonne heure, nous sommes à pied d’œuvre pour l’ouverture du site de l’Acropole à 8H tapantes. D’abord car il y a un peu moins de monde et puis, encore une fois, la lumière est belle à cette heure.
    L’Acropole est en fait un énorme vaisseau de pierre dominant la plaine et occupant un site exceptionnel. C’est le site le plus visité de Grèce et même à 8H du matin, il y a déjà pas mal de monde. Deux heures plus tard, c’est la cohue totale…

     

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                                                                                                                     vue depuis l'Aéropage

    Initialement, l’Acropole n’était qu’une forteresse. Plus tard, le Roi d’Athènes décida de consacrer l’Acropole, le rocher sacré, à la déesse Athéna. Malheureusement, ce site magnifique va subir toutes sortes de déprédations, de destructions et de pillages au cours des siècles. Les Perses en 480 av.JC puis les chrétiens de Byzance au 5ème siècle puis les Ottomans en 1456 et enfin les Anglais en 1801 par l’entremise de Lord Elgin, ambassadeur de Grande-Bretagne à Constantinople qui s’est approprié les plus belles pièces, surtout les frises et le fronton du Parthénon, pour le compte du British Museum.
    Malgré les appels incessants, entre autres de Melina Mercouri et de Nana Mouskouri, les anglais ne veulent toujours pas restituer ces pièces. Les Grecs avaient naïvement espéré que tout serait réglé pour l’ouverture du nouveau musée de l’Acropole en 2009…
    Nous sommes en 2018 et rien ne bouge. Cela reste en travers de la gorge de nombre de grecs.
    A l’intérieur des remparts, la plupart des monuments appartiennent au siècle de Périclès (5ème siècle av.JC) lorsqu’Athènes détenait une puissance et un rayonnement sans précédent. Le chantier dura plus de 40 ans et fût supervisé par Phidias, le plus grand sculpteur de l’Antiquité. Ce que nous voyons aujourd’hui, ce sont les vestiges de son architecture. Les échafaudages visibles depuis tant d’années attestent que la rénovation est en cours. La restauration intégrale est annoncée pour 2020…

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    le Parthénon encore et toujours en travaux

    Athènes Athènes

    On restaure, on restaure...


    Il est intéressant de savoir qu’à l’époque, cet ensemble de temples était polychrome. Imaginez la façade du Parthénon bariolée de rouge, de jaune et de bleu…
    Pour construire cette merveille d’harmonie, il aura fallu plus de 20.000 blocs de marbre et le génie de l’architecte en chef Ictinos sous la supervision de Phidias.
    L’intérieur du temple abritait la célèbre statue d’Athéna de 12 m de haut, recouverte de plaques d’ivoires et de feuilles d’or, qui a été emportée par les Byzantins et disparue à jamais.
    Savez-vous que les proportions idéales à l’œil entre la hauteur et la largeur du Parthénon, à l’instar du théâtre d’Epidaure ou de la pyramide de Khéops est la résultante d’un rapport : un nombre d’or, le chiffre magique de 1,61803 !
    A côté du Parthénon, on trouve l’Erechthéion, un temple ionique avec un petit sanctuaire comprenant la célèbre tribune des caryatides. Au nombre de six, elles ont été remplacées par des moulages en 1979 à cause de la pollution. Cinq des six originales sont visibles au nouveau musée de l’Acropole alors que la 6ème se trouve au British museum…
    Les autres constructions importantes sont le temple d’Athéna Niké (Athéna victorieuse) et le théâtre de Dionysos, mal conservé.

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    L'Erechteion

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    les Caryatides

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    le théâtre de Dionysos                                                   le temple d'Athéna Niké


    Personnellement, je trouve l’Acropole plus impressionnant, plus majestueux vu de l’extérieur que de l’intérieur même si les vues sur le Grand Athènes sont remarquables depuis ce promontoire dominant la ville.
    En sortant du site, nous longeons l’agora grecque, un vaste parc semé de ruines qui était le centre de la vie publique de la cité antique. Depuis, la « bibliothèque d’Hadrien », nos pas nous mènent à Monastiraki, l’autre quartier très touristique d’Athènes. C’est l’ancien quartier ottoman qui a conservé son âme de bazar aux parfums balkaniques. Nous flânons dans son marché aux puces, paradis des brocanteurs, où l’on entend d’ailleurs parler le turc.

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    l'agora grecque

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    la place de Monastiraki

    Athènes Athènes

    les "puces"


    De là, nous remontons vers la place emblématique d’Athènes, la place Syntagma (constitution en grec), étendue au pied du Parlement où officient les « evzones », ces soldats de la garde d’honneur chaussés d’une paire de tsarouchia (chaussures en bois aux semelles cloutées munies d’un pompon servant autrefois à dissimuler une lame) et portant fièrement leur fustanelle (jupette traditionnelle de l’Epire aux 400 plis rappelant les quatre siècles d’occupation ottomane). La relève a lieu toutes les heures et c’est un spectacle à ne pas manquer. Il y a pas mal de curieux et j’ai un peu de mal à filmer. Heureusement, j’ai un pied téléscopique…

     

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    la place Syntagma et le Parlement

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    Y a une ptit pli dans ta jupe !

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    la relève des Evzones

    En soirée, nous décidons de découvrir le quartier de Psiri où s’entremêlent vieilles maisons délabrées recouvertes de tags et immeubles récents sans cachet. Psiri est devenu un endroit à la mode et a vu fleurir un grand nombre de bistrots relax, un peu branchés.

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    Psiri

    Athènes

    même les trains sont tagués


    Encore un réveil au petit matin pour prendre le taxi jusqu’à la colline du Lycabette qui constitue le point culminant de la ville et d’où l’on jouit d’une vue extraordinaire sur la ville, sur l’Acropole, sur le port du Pirée et la mer.
    Nous descendons à pied jusqu’au quartier chic de Kolonaki avec ses belles maisons néo-classiques, ses galeries d’art et ses boutiques de luxe.
    Changement complet de décor en arrivant au quartier des halles. Sous une gigantesque construction sont réunies la halle au poisson et la halle à la viande.
    Un étalage fellinien très pittoresque. Il faut y aller le matin lorsque les commerçants s’invectivent et que les clients sont obligés de crier pour se faire entendre. Du point de vue de l’odeur, je me demande si je n’ai pas une petite préférence pour le poisson…

    Athènes Athènes

                                                                          la halle à la viande                                                                       la halle au poisson 


    En fin d’après-midi, nous nous rendons au nouveau musée de l’Acropole, un trapèze de verre de 25.000 m2 dont une salle de 3.200 m2 au 3ème étage consacrée au seul Parthénon.
    Cette salle a été conçue de manière à restituer les dimensions et l’orientation du Parthénon dont elle présente la fameuse frise. Cette magistrale composition sculpturale de 160 m de long était constituée de 115 blocs comprenant 378 figures, humaines ou divines et plus de 200 animaux !
    Seulement un tiers des vestiges retrouvés est exposé ici. Les deux tiers restants,» sont toujours détenues par le British Museum. Au musée, le complément est assuré par des copies, sobrement estampillées « BM ».
    C’est malgré tout assez envoûtant de se trouver dans cette salle en regardant à travers les immenses vitres le Parthénon.  L’autre point fort de ce musée est la présence de 5 des 6 caryatides d'origine, ces koré (statues de jeunes femmes datant de la période archaïque).
    Bizarrement, il est interdit de photographier au 1er étage même s’il abrite une « forêt de statues », un nombre ahurissant de chefs d’œuvre du VIème S avant JC.

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    la frise du Parthénon avec l'Acropole en arrière-plan

    Athènes

    les "vraies caryatides"


    En soirée, nous flânons du côté du quartier de Thissio, un peu « branchouille »,  avant de nous rabattre sur un bon resto avec musiciens et bouzoukis.
    Le lendemain, direction le Jardin National, oasis de verdure au cœur de la cité de ciment. Puis, le musée d’art cycladique mais le temps nous manque et nous écourtons la visite car nous avons un métro à prendre puis un bus puis un ferry puis un taxi…enfin vous imaginez l’histoire du trajet en sens inverse.

    Nous aurions pu encore passer un peu plus de temps mais nous avons vu l’essentiel et nous avons ressenti que, malgré la crise, les athéniens refusent de se laisser abattre. Bien sûr, comme dans nombre de grandes villes, la pauvreté et même parfois la misère sont présentes. Beaucoup de boutiques ont tiré les rideaux, il y a pas mal de bâtisses délabrées. Nous avons tout de même été frappés par le nombre de graffitis, rageurs ou rêveurs, sur les façades dans la plupart des quartiers même sur les beaux immeubles. Signe que la situation est vraiment difficile. Mais la plupart des athéniens continuent à sortir, c’est l’atavisme des grecs.
    Malgré la crise, rien ne semble détourner les touristes de cette ville, tour à tour sublime et épuisante, frénétique et attachante.


    Athènes

    L'Acropole au coucher du soleil