Ithaque

ITHAQUE, une île de légende

                                                                                                        Par Sabine
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A l’évocation du nom de cette île de légende, nous revient en mémoire toute une série de références : Homère, l’Odyssée, l’Iliade, Ulysse,…..

Homère relate dans ses poésies épiques le voyage d’Ulysse, roi d’Ithaque, qui rejoignit Agamemnon dans sa croisade contre Troie. Il décrit les qualités guerrières, l’éloquence et l’intelligence d’Ulysse qui dut affronter maintes épreuves et combattre le monstrueux Cyclope, Calypso la séductrice, Circée la magicienne avant de pouvoir rejoindre sa patrie. Ulysse perdit en route tous  ses compagnons et dut  combattre les prétendants qui avaient pris possession de son palais, pour retrouver son épouse Pénélope, son fils Télémaque et reprendre sa place de roi d’Ithaque.

Dans son récit, Homère cite de nombreux personnages ayant existés, décrit plusieurs endroits réels mais mêle aussi les dieux et autres divinités.

Les trouvailles archéologiques tendent à démontrer que l’île est bien l’Ithaque décrite par Homère quoique les archéologues discutent encore de son authenticité.

Nous sommes donc allés à  la rencontre du mythe et  avons abordé cette petite île accidentée, rocailleuse  et découpée. Nous avons mouillé l’ancre à Vathy,

la capitale, dans une belle baie profonde encadrée de maisons aux toits rouges. Quel  fut notre étonnement de voir le nombre impressionnant de bateaux encore mouillés dans la baie en ce début octobre ! Nous avons trouvé un mouillage plutôt tranquille à l’écart du va-et-vient incessant des bateaux de charter et avons changé de moyen de locomotion. C’est en scooter que nous sommes partis sur les traces d’Ulysse par des petites routes longeant des plages de galets, gravissant des monts aux vues impressionnantes et redescendant entre des vallons verts alimentés par quelques sources pour arriver à Stavros.

Stavros est le village principal du nord de l’île. Un village tranquille avec son Kafenon, son église et son école. Sur la place du village, un kiosque informatif a été mis en place avec quelques photos des fouilles archéologiques, une maquette  des vestiges du palais d’Ulysse et une carte du voyage d’Ulysse. Nous redescendons vers la baie de Polis qui aurait abrité le port d’Ithaque et  nous mettons en quête d’un important sanctuaire : « la grotte des Nymphes » où ont été retrouvés plusieurs objets de l’époque mycénienne dont un fameux trépied en bronze. Le chemin menant à la grotte n’est plus entretenu ni fléché, la grotte est submergée et nous devons à nouveau nous contenter d’un panneau informatif et de quelques photos d’archive.

En manque de preuves tangibles de ce fameux passé mythique nous décidons de visiter le musée archéologique où sont exposés les objets provenant de  la grotte et du site présumé du palais d’Ulysse qui se dressait « peut-être » au-dessus de Stavros ! Il fallut beaucoup de motivation pour trouver ce petit musée situé tout à l’extérieur du village et très mal renseigné. Mais nous l’avons trouvé ! Tout juste avant sa fermeture à 15 h. Effectivement quelques poteries, des objets en bronze, des masques en terre cuite et les reste du fameux trépied  témoignant du culte d’Ulysse y sont exposés.

Les vestiges du passé sont bien maigres mais il faut dire que les îles ioniennes se trouvent sur une ligne de faille géologique soumise à de nombreux tremblements de terre dévastateurs qui ont détruit toutes traces des civilisations antérieures. Le dernier tremblement de terre date de 1953 et a détruit la majorité des villages. Nous reprenons la route à l’est de l’île qui mène aux jolis petits ports de Frikes et de Kioni.

Ce sont des ports qui ont été reconstruits dans l’esprit typique des petits ports grecs. Nous profitons de la tranquillité et de la beauté des eaux cristallines avant que n’arrivent dans l’après-midi les escouades de bateaux de location qui, il faut bien le dire, brisent le charme tranquille de ces baies idylliques.

Au terme de notre escapade, nous avons le sentiment que décidément à Ithaque, ni le passé, ni le présent n’existent vraiment. L’île est comme prisonnière du mythe.  Rien ne subsiste sur l’île. Toute la place est laissée à l’imagination, aux suppositions, au fantastique que chacun combine à sa façon autour du mythe créé par Homère... Pourtant Les Mycéniens, les Doriens, les Romains, les Byzantins, les Turcs, les Vénitiens, les Français, les Anglais sont passés par Ithaque, y laissant des traces imperceptibles. Ithaque est une île mythique, inscrite dans  la mémoire universelle.