• Agathonisi

    AGATHONISI, L’ILE DISCRETE,                                  
                                                                 Par René

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    Agathonisi

     

    Nous l’avions déjà remarqué durant notre « GRANDE PARENTHESE », souvent, ce sont dans les endroits un peu perdus, en dehors des circuits touristiques, que l’on fait les rencontres les plus intéressantes. Ce fût encore le cas ici à Agathonisi.
    Au départ, nous voulions juste trouver un bon et beau mouillage tranquille, loin de l’agitation des vacanciers. Etait-ce possible en plein milieu du mois d’août ?

    Connaissez-vous l’amarrage à la turque ? Il s’agit d’aller placer de longues aussières à terre (autour d’un rocher ou d’un arbre) après avoir mouillé l’ancre à l’avant, en présentant la poupe du bateau face au vent dominant. Comme ça, cela a l’air facile…
    Les turcs vous font ça en un clin d’œil. Les autres, non. Et nous faisons partie des autres !
    Bref, après que nous eussions, Sabine et moi, échangé quelques jurons dont je vous ferai la grâce, étant donné le niveau relativement bas de ces propos, nous nous installâmes pour profiter du site fantastique dans lequel nous nous trouvions, seulement entouré du bruit des cigales et des senteurs de sauge.

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    Hélas, durant la sieste tant méritée, nous fûmes réveillés, Oh Sacrilège, par des voix. Des voix françaises. Des jeunes et des moins jeunes qui venaient troubler notre quiétude. Nous ne pouvions rien y faire sauf attendre leur départ en fin d’après-midi
    Nous avons alors enchainé snorkeling, petit bricolage sur le bateau, visionnage des séquences filmées, contribution au blog, sieste, contemplation, préparation des repas…

    Après 3 jours de cette intense activité, nous avons pris l’annexe pour nous rendre au charmant petit port à 15 minutes de notre mouillage idyllique. Seulement 2 petites épiceries se disputent les rares touristes qui se sont aventurés sur l’île la plus septentrionale du Dodécanèse et peuplé par 200 âmes.

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    A la terrasse de l’un d’elles, Catherine entend que l’on parle français et nous engageons la conversation. Lorsque je lui dis que nous réalisons un film sur les îles de la mer Egée et qu’il me manque une séquence « pêche », elle s’empresse de nous venir en aide. Catherine est charmante, gentille même si je reconnais en elle, une participante à notre rupture de sieste. En fait, Catherine et son mari, Christian, ont acheté une petite maison il y 6 ans au petit village de Megalo Chorio, qui fait face au village encore plus petit de Micro Chorio. Si je vous disais que Megalo veut dire grand en grec, vous ne le croiriez pas…

    Rendez-vous est pris pour le soir, ils nous emmènent prendre l’apéro de l’autre côté de l’île à Katholico, chez les pêcheurs.
    L’endroit est minuscule, un petit port bien protégé, même pas indiqué sur les cartes marines.

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    Un endroit hors du temps, où les pêcheurs aiment se retrouver pour repriser leurs filets avant de repartir chaque jour à l’aube pour tenter de ramener quelques poissons. Vie rude et indigente qui côtoie, pour combien de temps encore, les fermes à poissons avec leurs farines et leurs antibiotiques.

    Le lendemain à 6h du matin, j’embarque avec Catherine et Christian sur la grande barque de Tassos, un jeune et solide gaillard dans la force de l’âge qui pratique la pêche à la palangre. Tassos est ténébreux, rude et taiseux. Une vraie gueule cinématographique.

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    Sabine a préféré s’abstenir, elle se rappelle mes virées épiques avec les péchous en Atlantique et dans le Pacifique. Elle se rappelle l’état dans lequel je revenais…Petite joueuse, va.
    Effectivement, cela va être long. Jusqu’à 13H00, Tassos aidé de son fils va placer 10 km de lignes appâtées avec des morceaux de poisson frais. Il faut lester les lignes avec
    des pierres  et les marquer avec des bouées. Lorsqu’il aura positionné sa 6ème ligne (chaque ligne fait environ 1,5 km), il sera temps de retourner à la 1ère pour la relever, souvent avec difficulté car la ligne s’accroche dans les rochers. Le résultat est maigre, une dizaine de beaux poissons.

    De retour au port, Tassos, aidé de son épouse, va s’attacher maintenant durant plusieurs heures  à nettoyer les lignes et à les préparer dans les tonneaux pour partir le lendemain à l’aube.
    J’ai envie de dire : tout ça pour ça…quel labeur. Mais Tassos n’a guère le choix, le bateau n’est même pas le sien, il loue une chambre minuscule avec ses 3 enfants et il n’y plus guère de poissons sauvages dans le coin.

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    Dans l’après-midi, Christian, passionné d’archéologie, nous emmène découvrir les « dômes » d’Agathonisi perdus dans les broussailles et la garrigue. Il s’agit de constructions byzantines du XIe siècle où l’on entreposait probablement des aliments. Intéressant. Il se pourrait que cela se fasse connaître à l’avenir.

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    Nous garderons un très bon souvenir de cette petite semaine passée sur Agathonisi, une île méconnue du Dodécanèse.