• Andros

    ANDROS, la végétale

                                                                           Par Sabine

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    Andros

    Comme nous avions une forte envie d’exubérance végétale, de cascades de fleurs et de fontaines fraîches, après ces dernières semaines passées dans des îles arides et pelées, nous avons pointé l’étrave d’Idemo vers Andros.

    Le bateau est amarré à quai dans le joli petit port très touristique de Batsi. Il est en sécurité, nous allons pouvoir visiter l’île. Un petit coup de vent du sud est annoncé pour les prochains jours. Le port est bien protégé mais nous n’avions pas remarqué qu’une partie de l’enrochement extérieur et une partie du muret de protection ont été emportés par une tempête d’hiver vraisemblablement de secteur sud. Idemo offre son postérieur à la brèche et est, bien entendu, copieusement arrosé par les embruns pendant toute la nuit. D’autres bateaux viennent s’abriter, dont un catamaran de location avec véranda érigée en tourelle. Le « chartouille », la hantise de René, vient s’amarrer à côté de nous et aussitôt les amarres fixées, tout l’équipage s’en va en vadrouille. Vers minuit, càd pour nous en pleine nuit, j’entends des bruits suspects et sors en chemise de nuit voir de quoi il s’agit. Le skipper du  « chartouille » essaie de lancer son câble électrique par-dessus notre bateau pour rejoindre la borne électrique !             Eh ben oui, les batteries ont besoin d’être rechargées, le fil est trop court, il ne voit pas en quoi ça nous dérange ! Je tente de lui faire comprendre que le bon sens, un minimum de civilité et de politesse auraient été de s’en préoccuper à son arrivée et non pas en pleine nuit et de nous en parler pour trouver une solution. Il insiste et continue à lancer son câble. C’est alors que sort du bateau capitaine Haddock réveillé en plein sommeil ! Le gars a compris tout de suite !

    Andros

    Batsi

    Après cette nuit, disons agitée, nous louons une voiture pour visiter l’île.
    Andros est l’île des Cyclades qui ressemble le moins à une île des Cyclades. D’abord par sa végétation florissante et ses cultures en tout cas dans le sud de l’île, ensuite par l’abondance de sources et de cascades et enfin, par l’architecture de ses maisons qui ne sont pas toutes blanches et cubiques. Nous avons retrouvé ici des toits de tuiles orangées, des maisons néoclassiques et des bâtisses en pierres du pays.

    La route qui nous mène à Chora (Andros) sillonne entre les collines organisées en terrasses de culture. Les près et les champs sont délimités par des murets de pierres sèches très particuliers. Tous les  3 m, sont intercalées des pierres plates  taillées en triangle. Le résultat est très décoratif. Si on ajoute au paysage un petit pont médiéval, une rivière où pataugent des tortues et des cascades de lauriers roses et de bougainvilliers on peut dire qu’Andros nous offre un des plus beau paysage de Grèce.

    Andros

    Chora-Andros

    Etrange capitale que celle de cette île. En effet, Chora est bâtie du côté nord, le plus venté de l’île ce qui n’est pas peu dire quand on connaît la force du Meltem! C’est le lieu de villégiature des riches familles d’armateurs grecs qui ont construit ou rénové de magnifiques demeures néoclassiques. Le seul lieu animé de cette ville très sage et paisible est la place centrale, Plateia Kairi, bordée de quelques tavernas ombragées  groupées autour de la fontaine. C’est également sur cette place qu’a été construit le musée archéologique. L’autre particularité de cette ville est le nombre de musées, fondations, galeries d’art et évènements culturels qui en font la renommée. De cette place, un passage mène à la ville médiévale de Kato Kastro construite sur une sorte de petite péninsule. Ne vous laissez pas décourager par le dédale de ruelles étroites, elles vous mèneront de toute façon à la grande place balayée par les vents où se dresse la statue imposante du marin inconnu et tout au bout, à l’ancien pont de pierre à arcades qui menait à une petite forteresse vénitienne en ruine. L’endroit est magnifique, de chaque côté une baie aux eaux turquoises, au loin un phare et derrière toute une histoire de colonisation par les Ioniens, les Ottomans et les Vénitiens.

    Andros

    Andros

    Andros Andros

    Andros

    Andros

     La baie de Nimborio juste à côté de Chora est parfaite pour une pause-déjeuner, une baignade et une sieste pardi !

    Andros

    La suite de notre découverte pourrait s’intituler « sur la piste des eaux vives » : du village de Mènites ou l’eau de source jaillit de 5 têtes de lions en marbre, au village d’Apikia connu pour sa source naturelle mise en bouteille par Sariza en passant par Mesaria et ses importantes réserves d’eau, c’est sûr, l’île possède une grande richesse qui fait défaut dans les autres îles des Cyclades.

    Andros

    Menites

    Andros

    Apikia

     

    La voiture est bien sûr pratique pour visiter cette grande île mais c’est certainement à pied que l’on peut l’apprécier le mieux. Le réseau de chemins randonnées est très étendu et fort bien balisé. C’est donc à pied que nous partons de Gavrion, le port principal de ferries, pour une randonnée de 6 km vers Agios Petros et sa tour hellénistique de 20 m de haut. Le chemin nous fait passer par des paysages très variés, une garrigue sèche, une vallée très verte, un petit village perché avec bien sûr sa fontaine, quelques pigeonniers et enfin la tour de guet.

    Andros

    Gavrion an arrière-plan

    Andros

    Andros

    des murettes particulières

    C’est également à  Gavrion que nous assistons  à la représentation de fin d’année du groupe de danses folkloriques local. Le pope et tous les notables étaient présents pour un spectacle de danse bien dans la tradition et sans prétention. Les plus jeunes danseurs avaient à peine 6 ans. C’est sûr, la relève  de Zorba est assurée !

    Andros

    Andros

    Nous voilà « rafraîchis » par la grande Andros, nous reprendrons la mer avec du vert plein les yeux !

    Mais réflexion faite, comme le bateau est amarré à quai, donc sans risque de décrochage d’ancre, et que de plus il est gratuit et que nous voulons passer quelques jours à Athènes pour compléter le stock d’images, nous décidons d’embarquer sur un ferry à Gavrion en direction de Rafina. Idemo restera 4 jours au quai, bardé de défenses,  sous la surveillance de Yannis le responsable.

    Ce devait être le bon plan sauf que le spectre du « chartouille » planait sur nous ! A notre retour, Yannis s’empressa de nous expliquer qu’un « charterboat with a bad captain » a failli nous embrocher par le travers. Il a voulu s’amarrer à quai par 25 nœuds de vent de travers mais qu’il a juste oublié de mouiller l’ancre. Résultat l’étrave du 50 pieds avec l’ancre pendouillante a accroché notre balcon, plié un chandelier et esquinté la peinture mais le pire a semble-t-il été évité grâce à l’intervention du propriétaire d’un bateau espagnol. Le gars a tout de même laissé ses coordonnées et proposé un dédommagement. Affaire à suivre ! De plus, pour fêter notre retour, un bateau grec mal amarré à également tenté une manœuvre hasardeuse et a cette fois esquinté le bateau espagnol en s’approchant dangereusement de nous. 3 problèmes en 4 jours c’est beaucoup, beaucoup trop et les nerfs du captain René sont à vif.
    Il devient virulent et son taux d’adrénaline atteint des sommets.
    C’est sûr, il nous faut dégager rapidement avant le WE qui verra arriver une nouvelle escouade de « chartouilles ».    

    Andros