Samos

SAMOS, le jardin flottant
                                                           Par René

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Visiter les îles grecques permet de se rafraîchir la mémoire, que ce soit dans le domaine de la mythologie, de l’archéologie, de la philosophie ou même des mathématiques. Si je vous dis : Le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés, je suis certain que cela éveille en vous des souvenirs. Grand philosophe et mathématicien, Pythagore a vu le jour sur ’île de Samos vers 570 av.J-C. et a probablement agacé ou amusé, c’est selon, des générations et des générations d’étudiants avec son fameux théorème dont le monde entier a entendu parler…

Samos est magnifique, majestueuse, verdoyante, fleurie. Depuis l’Antiquité, on loue la beauté de Samos dont le nom provient d’un terme phénicien qui veut dire « haute ». Et pour cause, le mont Kerketefs(Kerkis), deuxième plus haut sommet de la mer Egée culmine à 1437 m. En arrivant par la mer, il se voit de très, très loin. Ses pentes abruptes sont d’ailleurs les seules à ne pas être recouvertes d’une dense végétation car partout ailleurs, l’île de Samos nous a plus fait penser à Madère  qu’à une île Egéenne, avec ses myriades de fleurs et sa végétation luxuriante. Que Samos est jolie !

Si l’on y ajoute de très belles et très nombreuses plages comme Psili Ammos, Poseidonio ou Tsmadou, on comprend le succès de cette destination. Toutefois, Samos a l’avantage d’être grande et on peut trouver des petits coins de paradis en évitant les grandes zones touristiques.

La ville de Pythagorion est l’un de ces pôles où se retrouvent les vacanciers et également les plaisanciers qui s’amarrent au quai, juste en face des nombreuses terrasses. Elle occupe le site de l’antique cité de Samos qui connut son apogée sous le tyran Polycrate à qui l’on doit trois des plus grandes réalisations technologiques de la Grèce antique : -le tunnel Eupalinos(Efpalineo) qui assurait l’approvisionnement en eau de la cité antique. Long de 1,5 km et large de 2,40 m, il existe toujours, mais la partie centrale s’est écroulée et le site était fermé pour restauration lors de nos deux visites. - Le môle protégeant le port de Pythagorion dont il subsiste quelques fragments par endroits ainsi que les fortifications par des murailles de plus de 6 km de circonférence, dont il ne reste malheureusement que quelques morceaux. -Le temple d’Héra près d’Héraion.

A l’époque, ce fut un des plus grands et plus somptueux sanctuaires. Il faut dire que le culte d’Héra était célébré dans nombre de cités grecques. Déesse de la fertilité, Héra était la principale déesse vénérée avec les dieux olympiens . La légende dit qu’elle aurait célébré son union parmi les osiers avec Zeus, le dieu suprême, le dieu des dieux ! Nous n’avons toutefois pas ressenti l’émotion qui nous avait étreint à Delos ou sur le site d’Akrotiri à Santorin. L’unique colonne qui subsiste au milieu des ruines ne permet pas à l’imagination de bien se rendre compte de la majesté du site ancien. La plupart des objets trouvés sur le site sont exposés au musée archéologique de Vathy, la ville principale, que nous nous empressons d’aller découvrir.

On peut y voir une collection d’offrandes votives, des figurines assyriennes et des miniatures de Persée, reflétant l’importance du temple d’Héra à l’international. Toutefois, la pièce maîtresse est un kouros de marbre de 4,75 m de haut, datant de 580 av.J-C et qui représente la plus grande sculpture de la Grèce antique. Impressionnant ! Sabine n’a pas arrêté de mitrailler ses belles fesses… Non loin de Vathy, se trouve le ravissant petit port de Kokkari, encadrés par deux promontoires.

Battue par les vents, elle fait le bonheur des véliplanchistes et des kite-surfers. Nous y étions passés début mai et peu d’établissements étaient ouverts. C’est la mi-juin et nous ne reconnaissons quasiment plus ce village phagocyté par les touristes. Pour trouver un peu de fraîcheur, il faut monter jusqu’au beau petit village de montagne de Manolatès. Il y a deux ans, nous avions loué un scooter puissant pour faire le tour de l’île. Qui dit puissant ne dit pas forcément en bon état. La jauge nous indiquant une moitié de réservoir. Nous sommes donc tombés en panne, exactement au milieu de la montée dont les pentes atteignent aisément les 14 % sur plusieurs kilomètres. Que faire ? Je propose de nous laisser glisser en roue libre jusqu’en bas pour rejoindre la route principale et là, d’essayer de trouver quelqu’un pour nous conduire jusqu’à la station-service la plus proche. Sabine se désiste, elle n’a pas confiance dans les freins. J’y vais donc seul et j’arrive à la grande route sans encombre. Mais il y a peu de voitures et personne ne s’arrête. J’en suis à mon 2ème ou 3ème km lorsqu’une voiture de location avec des hollandais me prend en stop. Heureusement car il y avait encore 2 ou 3 km à marcher… Heureusement également que la gentille pompiste m’a prêté un jerrycan…et heureusement encore que les gentils hollandais m’ont reconduit au scooter.

Vourliotes est un autre village. A l’instar de Manolates et contrairement aux villages montagnards qui se dépeuplent, Vourliotes prospère grâce à ses vergers et ses vignobles. Samos est réputé pour son vin blanc type muscat d’une grande fraîcheur aromatique avec des senteurs de fleur d’oranger et d’une exceptionnelle intensité en bouche. C'est un vin à boire en tant qu'apéritif ou en dessert. Il existe également un excellent blanc sec, le Saimana. Aux terrasses de ces 2 villages, vous rencontrerez des gens armés de bâtons et affublés de chaussures de marches… En effet, ces 2 villages se situent aux carrefours de très beaux sentiers de randonnée qui donnent encore un petit plus à Samos. Non loin de là se trouve une belle chute d'eau qui pourtant n'attire pas les visiteurs. Il faut dire que pour la trouver...

Notre tour d’horizon se termine àOrmos Marathokampos, un charmant petit port de pêche encore préservé au pied du mont Kerkis.

Un endroit enchanteur où l'on se verrait bien résider quelque temps...C’est là que nous avons laissé cette fois-ci notre IDEMO pendant que nous allions, par monts et par vaux, arpenter la superbe île de Samos.