• Cythère

    CYTHERE, l’île des kangourous

                                                              par René 
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    Cythère

    Kapsali

    Certains noms se retrouvent dans l’inconscient collectif sans savoir vraiment pour quelle raison. Cythère fait partie de ceux-là. Ne dit-on pas « s’embarquer pour Cythère » qui veut dire tomber amoureux.  Il est vrai que la mythologie en fait le lieu de naissance d’Aphrodite et qu’elle inspira le peintre Watteau en 1717 pour son célèbre « embarquement pour Cythère ».

    Pourtant, cette île est peu fréquentée par les touristes. Ils ne savent pas ce qu’ils ratent. Avec ses villages de maisons blanches, on dirait une des Cyclades égarées au sud du Péloponnèse.
    Sur cette île douce pourtant battue par les vents, on vient chercher l’authenticité, on vient vivre dans une nature préservée, on vient se baigner dans des eaux claires et chaudes, on vient admirer le site époustouflant de la Chora (Kythira) avec les vestiges d’un château vénitien surplombant les 2 anses parfaites de Kapsali. Bref, on y vient pour se ressourcer.

    Cythère

    le château vénitien de Kythira

    Cythère

    Les 2 anses parfaites de Kapsali

    Beaucoup de natifs de Cythère ont émigré en Australie dans les années 50, d’où son surnom d’ « île des kangourous ». On y entend souvent l’anglais.
    4.000 habitants à l’année seulement mais plus de 100.000 natifs en Australie…
    Mais Cythère se mérite, surtout en voilier. La veille, nous avions eu une navigation musclée pour passer le redoutable cap Tainaron et aujourd’hui nous avons fait de la bonne voile mais en traversant le « rail » des cargos qui se suivent en file indienne dans les 2 sens pour contourner ce bout de Grèce.
    L’A.I.S est un véritable atout dans ce genre d’exercice.

    Cythère

    Nous laissons Idemo en sécurité à Diakofto sur la côte est et embarquons dans notre voiture de location pour nous rendre directement sur la côte sud vers Kythira en traversant un paysage de landes puis, en progressant vers le sud, de petites vallées verdoyantes et des gorges sauvages.
    Le temps est au beau, il y a peu de vent et nous sortons le drone pour survoler ce site majestueux avant de déambuler dans les ruelles éclatantes de la Chora et de s’attabler à une terrasse pour boire un « elleni café », un café grec qui devient « turkish café » en Turquie… Un peu d’animation sur la place centrale.
    Quelques échoppes sont ornées de petits montages floraux délicats réalisés avec une plante endémique qui répond au nom de Sempervirens

    Cythère

    Cythère

     

    Cythère

    Nous remontons vers le nord en direction de Mylopotamos en faisant un petit détour vers la petite chute d’eau de la Neraida. C’est joli mais brrr… trop tôt en saison pour nous pour une baignade.

    Cythère


    Mylopotamos ne manque pas de charme avec ses quelques maisons classiques et surtout une taverne ombragée avec une fontaine. Quelques tables sont occupées par quelques touristes et une avec 3 grecs qui semblent bienheureux.
    L’endroit est délicieux, au propre comme au figuré, et nous prenons 3 mezzedes (entrées) : Imam baldi (aubergines au four), croquettes de kolokithia (courgettes) et Keftedes (boulettes de viande parfumée) plus un tetarto d’aspro krassi (vin blanc) pour moi et un tetarto de kokkino krassi (vin rouge) pour Sabine. Il faut savoir qu’en Grèce, pour un ½ litre de vin, on dit misso kilo ( ½ kilo) !
    La vie est belle.

    Cythère

    Cythère


    La conversation s’engage avec les 3 grecs rigolos. Ils commencent à fredonner une rengaine puis me charrient en me traitant de « paparazzi » car je les filme.
    Ensuite, l’un deux vient chercher Sabine pour une petite danse alors qu’un autre me dit qu’il veut faire la « révolution ».
    Un grand moment !
    Bon allez, au boulot. A 2 km de là se trouve Kato Chora, un hameau qui abrite les ruines d’un ancien château vénitien. Couronnant un éperon rocheux dressé entre deux ravins, cette forteresse vénitienne bâtie en 1565 nous a émus.
    Muni du trépied, de la caméra et de l’appareil photo, nous passons le portail d’entrée, orné du lion de St Marc avant de découvrir une véritable cité laissée à l’abandon et ouverte à tous les vents.
    Le temps semble s’être arrêté et on dirait que les pierres veulent nous parler…

    Cythère

    Cythère

    Cythère


    Bien que je multiplie les points de vue, rien à faire, c’est encore en drone que l’on peut avoir une vue d’ensemble. Aussitôt dit, aussitôt fait sauf qu’entre-temps le vent s’est levé et cela devient sportif pour « Ella » et pour le pilote…
    Nous poursuivons vers Potamos, le plus gros village de l’île (350 habitants tout de même) avant de terminer notre tour de l’île par la petite station balnéaire toute blanche d’Avlémonas. Même si la calanque a été aménagée de manière un peu artificielle, l’endroit est de toute beauté.
    Vous pouvez vous rendre à Cythère en ferry depuis Le Pirée.
    Cette île vaut, à notre sens, le déplacement.

    Cythère

    Avlemonas